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lundi 1 juin 2015

Avis aux lecteurs


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Depuis juin 2015 mes articles sont essentiellement publiés sur :

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Michel Garroté
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mardi 5 juin 2012

Désormais en France on tolère les Juifs mais sans kippa


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Dimanche 3 juin 2012, je lisais, que la veille au soir, samedi 2 juin, un groupe d’une dizaine de délinquants antisémites a agressé « trois jeunes hommes portant la kippa », à Villeurbanne, dans la région du Rhône, près de Lyon. Marteau et barre de fer sont les armes qui ont été utilisées et elles témoignent donc de l’extrême violence de l’agression subie, samedi soir, à Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, par trois jeunes Juifs, à proximité de l’école Beth Menahem.
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Les trois garçons, âgés de 18 ans, ont subi des insultes antisémites dans la rue, puis un groupe d’une dizaine de voyous judéophobes a poursuivi et frappé les trois jeunes Juifs. Les trois victimes ont été hospitalisées. L’une d’elles a eu une plaie ouverte au crâne, une autre a été atteinte à la nuque.
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Je ne peux m’empêcher de ressentir un profond malais lorsque je lis la formule « trois jeunes hommes portant la kippa ». Serait-ce à dire qu’en France, désormais, si l’on veut vivre en paix, il faut se promener - le jour du shabbat - sans kippa ?
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Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, commence sa déclaration sur ces actes criminels avec cette introduction (extrait) : « J'ai été informé des incidents intervenus samedi soir entre plusieurs jeunes… » (fin de citation). Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, dans sa déclaration sur ces actes criminels, glisse cette phrase (extrait) : « l'agglomération lyonnaise où, depuis des années, avec les responsables des différentes religions et avec toutes les communautés, nous œuvrons pour que chacun puisse vivre dans la concorde et la solidarité » (fin de citation).
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Pascale Cozon, député PS de Villeurbanne, 6e circonscription du Rhône, dans sa déclaration sur ces actes criminels, glisse cette phrase (extrait) : « A Villeurbanne, où coexistent des citoyens de toutes origines et de toutes confessions, des efforts constants sont déployés tant par les responsables des cultes que par le tissu associatif, pour favoriser le dialogue entre les cultures. J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de soutenir ces initiatives » (fin de citation).
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Si je comprends bien, le principal problème, c’est qu’il ne s’agissait pas de trois Juifs non identifiables en tant que tels, mais de « trois jeunes hommes portant la kippa » ? Y aurait-il donc une ségrégation entre, d’une part, les Juifs non identifiables en tant que tels, et d’autre part, les « jeunes hommes portant la kippa » ? Le maire de Villeurbanne commence sa déclaration ainsi : « J'ai été informé des incidents intervenus samedi soir entre plusieurs jeunes… ». Autrement dit, au-delà des émotions de circonstance affichées par la suite, le premier constat est : « J'ai été informé des incidents intervenus samedi soir entre plusieurs jeunes ». Des incidents entre jeunes ?
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Quant à Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon et Pascale Cozon, député PS de Villeurbanne, 6e circonscription du Rhône, l’on s’empresse d’alléguer, de ce côté-là, que l'agglomération lyonnaise serait un endroit où depuis des années on œuvrerait pour que chacun puisse vivre dans la concorde et la solidarité ; et l’on s’empresse d’alléguer qu’à Villeurbanne des efforts constants seraient déployés pour favoriser le dialogue entre les cultures.
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Faut-il en conclure que si les jeunes Juifs ne portaient pas de kippa, tout irait pour le mieux dans le meilleur des Villeurbanne ?
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mercredi 30 mai 2012

Entre le Califat et l’Eglise je choisis l’Eglise


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Michel GarrotéFace aux gesticulations journalistiques à propos du « Vatileaks », Benoît XVI fait la mise au point publique suivante (extraits) : « Les évènements récents touchant la Curie Romaine et mes collaborateurs m'attristent, sans que soit entamée ma certitude absolue selon laquelle, malgré la faiblesse humaine, les difficultés et les épreuves, l'Eglise est guidée par le Saint-Esprit et le Seigneur. Je suis certain qu'Il ne cessera de la soutenir sur son chemin. Ceci dit, les conjectures multipliées par certains médias sont totalement gratuites, allant bien au-delà des faits réels et offrant une image du Saint-Siège sans rapport avec la réalité. C'est pourquoi je tiens à renouveler ma confiance et mes encouragements à mes plus proches collaborateurs, comme à tous ceux qui jour après jour, fidèlement, en silence et en esprit de sacrifice m'assistent dans mon ministère », conclut Benoît XVI.
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Pour ce qui me concerne, je me suis beaucoup amusé, hier soir, en regardant l’émission française « C dans l’air » consacrée à cette affaire. Décidément, en matière de bouffonneries christianophobes, l’audiovisuel public français détient la Palme d’Or. Cela faisait très longtemps que je n’avais regardé et écouté autant de pseudo-experts totalement imbus d’eux-mêmes réciter par cœur les sempiternelles litanies anticatholiques. Cela dit, je reviendrai, en temps opportun, sur les faits. Car seule l’analyse concrète des faits s’étant réellement produits m’intéresse. A ce stade et pour l’instant, je n’ai lu que des inepties et des extrapolations. Lorsque de vrais vaticanistes auront accomplis leur travail - honnête et sans complaisance - d’investigation, j’en ferai état ici.
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Critiquer les dérives du personnel de l’Eglise catholique ne me dérange pas et - du reste - je l’ai souvent fait sur ce blog. Mais raconter tout et n’importe quoi, non, cela, je le refuse. Parmi les innombrables allégations formulées hier soir dans « C dans l’air », il y avait celle selon laquelle Benoît XVI aurait, soi-disant, fichu en l’air les rapports de l’Eglise avec l’islam, notamment lors de ses deux discours, l’un à l’Université allemande de Regensburg (Ratisbonne), et, l’autre, au Collège des Bernardins à Paris. A ce propos, j’aimerais reprendre ci-dessous la question des rapports de l’Eglise avec l’islam. Le lecteur constatera ainsi que si Benoît XVI lui-même a en effet tenu des propos courageux sur l’islam (qui lui sont actuellement à nouveau vivement reprochés), le clergé catholique, lui, en revanche, reste étonnamment islamophile et souvent israélophobe.
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Petit rappel : le vendredi 22 octobre 2010, au cours de la quatorzième Congrégation générale, les Pères synodaux de l’Eglise catholique, réunis au Vatican, avaient approuvé le Message final de l'Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques. Ce Message final, en voici quatre extraits (commentés par mes soins entre parenthèses).
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Premier extrait : « Le Concile Vatican II a publié le document Nostra Aetate, concernant le dialogue avec les religions, avec le judaïsme, l'islam et les autres religions. Il y a d'autre part un dialogue continu entre l'Eglise et des représentants du judaïsme. Nous espérons que ce dialogue puisse nous conduire à agir auprès des responsables pour mettre fin au conflit politique qui ne cesse de nous séparer et de perturber la vie de nos pays » (Note de Michel Garroté : il y a donc un « conflit politique qui ne cesse de nous séparer et de perturber la vie de nos pays », racontent les ecclésiastiques orientaux dans le chapitre du « Message final », chapitre consacré aux Juifs ; j’ignorais que c’est aux Juifs de mettre fin au « conflit politique qui ne cesse » de séparer les ecclésiastiques orientaux des Juifs ; « conflit qui ne cesse de perturber la vie » dans les pays où vivent ses mêmes ecclésiastiques orientaux ; les Juifs seraient donc, selon ces ecclésiastiques orientaux, coupables du « conflit qui ne cesse de perturber la vie » dans les pays où vivent ses mêmes ecclésiastiques orientaux ; c’est en tous les cas que ce l’on peut lire dans le chapitre du « Message final » consacré aux Juifs).
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Deuxième extrait : « Il n'est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices. Au contraire le recours à la religion doit porter toute personne à voir le visage de Dieu dans l'autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements » (Note de Michel Garroté : ce paragraphe, à lui seul, constitue peut-être la partie la plus hallucinante du « Message final » de l'Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques ; en effet, ce paragraphe s’adresse aux Juifs ; or, si l’Eglise catholique mettait ce paragraphe en pratique, ce ne seraient plus les « positions bibliques et théologiques » juives et chrétiennes qui éclaireraient les Juifs d’Orient et les Chrétiens d’Orient sur la façon de « voir le visage de Dieu dans l'autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements » ; mais si ce ne sont plus les « positions bibliques et théologiques » juives et chrétiennes qui éclaireraient les Juifs d’Orient et les Chrétiens d’Orient, la seule « position » qui leur reste, c’est la « position » coranique. Est-ce bien là le point de vue du Saint-Siège en matière de « positions bibliques et théologiques » ? Ou a-t-on simplement à faire à une contre-église islamo-compatibe inventée par des ecclésiastiques orientaux désorientés ?).
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Troisième extrait : « Les citoyens des pays du Moyen-Orient interpellent la communauté internationale, en particulier l'ONU, pour qu'elle travaille sincèrement à une solution de paix juste et définitive dans la région, et cela par l'application des résolutions du Conseil de sécurité et la prise des mesures juridiques nécessaires pour mettre fin à l'occupation des différents territoires arabes. Le peuple palestinien pourra ainsi avoir une patrie indépendante et souveraine et y vivre dans la dignité et la stabilité » (Note de Michel Garroté : décidément, le « Message final » de l'Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques est un message à la fois final et spécial ; on peut même se demander s’il a été rédigé par le Synode des évêques ; ou s’il a été rédigé par la l’Organisation de la Coopération Islamique, l’OCI. La formule « communauté internationale » n’existe pas dans les « positions bibliques et théologiques » de l’Eglise catholique. Les ecclésiastiques orientaux, qui veulent abolir les « positions bibliques et théologiques » qui doivent éclairer les Juifs d’Orient et les Chrétiens d’Orient sur la façon de voir le visage de Dieu dans l'autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements, ces mêmes ecclésiastiques orientaux veulent-ils maintenant imposer le concept de « communauté internationale » tel que le développe la l’Organisation de la Coopération Islamique ? Les ecclésiastiques orientaux veulent-ils que le Saint-Siège applique les résolutions du Conseil de sécurité ? Auquel cas le Saint-Siège devra, à l’avenir, appliquer absolument toutes les résolutions du Conseil de sécurité, et pas seulement celles qui concernent Israël. Et puis, les ecclésiastiques orientaux veulent-ils que le Saint-Siège mette fin à « l'occupation des différents territoires arabes » ?
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Mais alors, tous les « territoires arabes », initialement peuplés de Juifs « Arabes » d’Orient et de Chrétiens « Arabes » d’Orient, devront être libérés. Libérés de toute occupation musulmane ; occupation venue de la péninsule arabique, à partir du VIIe siècle, occupation de la Syrie, du Liban, d’Israël, etc. Et puis de quoi parle-t-on à la fin ? Des Arabes ou des musulmans ? Enfin, à lire le fameux « Message final », le peuple palestinien pourra « avoir une patrie indépendante et souveraine » lorsque des « mesures juridiques » auront mis fin à « l'occupation des différents territoires arabes ». Primo, je me demande sur quelle vérité historique et sur quelle vérité géographique doivent se baser ces « mesures juridiques ». Secundo, je me demande sur quelle vérité historique et sur quelle vérité géographique doit se baser le concept de « l'occupation des différents territoires arabes ».
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Et tertio, je me demande sur quelle vérité historique et sur quelle vérité géographique se base l’allégation selon laquelle les palestiniens auraient le sentiment d’avoir, en Judée et en Samarie, « une patrie indépendante et souveraine », alors qu’à l’origine, la seule « patrie indépendante et souveraine » des palestiniens, au sens juridique, historique et géographique, c’est la Jordanie. Nos braves ecclésiastiques orientaux voudraient abolir nos « positions bibliques et théologiques » ; et en plus nos braves ecclésiastiques orientaux voudraient abolir les vérités historiques et les vérités géographiques. Mais alors, si nous les écoutions, que nous resterait-il ?).
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Quatrième et dernier extrait : « L'Etat d'Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité au-dedans des frontières internationalement reconnues. La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier, sa sainteté et son patrimoine religieux, pour chacune des trois religions juive, chrétienne et musulmane. Nous espérons que la solution des deux Etats - le Synode écrit « états »… - devienne une réalité et ne reste pas un simple rêve » (Note de Michel Garroté : ainsi donc, nos braves pères synodaux concluent, en feu d’artifice, avec ces deux bouts de phrases : « L'Etat d'Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité ». Et : « La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier ». J’en suis ému aux larmes. Lorsque l’Eglise catholique et Israël feront absolument tout ce que leurs demandent l’Organisation des Nations Unies, l’Organisation de la Coopération Islamique, la Ligue Arabe, les ONG, le Fatah, le Hamas, le Hezbollah, les dictatures musulmanes aussi bien laïques que théocratiques, alors, et alors seulement, « l'Etat d'Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité » et « La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier ». Franchement, vous-y croyez, vous ?). Fin des quatre extraits (commentés par mes soins entre parenthèses) du « Message final » de l'Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques.
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Bien. Pour ce qui me concerne, je note qu’un évêque libanais de rite syriaque, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a tout de même eu le courage de rappeler, en marge du Synode, que le Coran « ordonne d'imposer la religion par la force, par l'épée », que « le Coran permet au musulman de cacher la vérité au chrétien et de parler et agir contrairement à ce qu'il pense et croit », que « le Coran donne au musulman le droit de juger les chrétiens et de les tuer par la djihad ». Mgr Raboula Antoine Beylouni a également eu le courage de rappeler que « les musulmans ne reconnaissent pas la liberté religieuse, ni pour eux ni pour les autres », que le musulman aborde le « dialogue avec cette supériorité et avec l'assurance d'être victorieux », que discuter « sur les dogmes » entre chrétiens et musulmans s'avère impossible et qu'il convient de choisir, pour le dialogue, des « thèmes abordables » ainsi que des « interlocuteurs chrétiens capables et bien formés, courageux et pieux, sages et prudents » (Fin des extraits des remarques de Mgr Raboula Antoine Beylouni, remarques faites en marge du Synode ; remarques qui, évidemment, ne figurent pas dans le Message final de l'Assemblée spéciale pour le Moyen Orient du Synode des évêques).
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Je retiendrai donc, pour ce qui me concerne, les remarques – sages et vraies – de Mgr Raboula Antoine Beylouni. Je retiendrai, aussi, le magistère constant et la théologie constante de l’Eglise catholique, depuis quatorze siècles, sur l’islam, notamment dans les écrits des saintes et des saints. Je retiendrais, également, les propos doctrinaux sur l’islam, prononcés par Benoît XVI, à l’Université de Ratisbonne et au Collège des Bernardins. Je retiendrai toujours, les écrits sur l’islam et/ou sur le judaïsme, de saint Bernard de Clairvaux ; de mon ami le père Pierre-Marie Soubeyrand ; de mon ami l’abbé Alain René Arbez (cf. lien en bas de page dans les sources) ; du cardinal Charles Journet ; du cardinal Jean-Marie Lustiger ; du théologien Claude Duvernoy ; de mon maître à penser, le philosophe Jacques Maritain ; du professeur Kurt Hruby ; du professeur David Flusser ; de Jean-Daniel Chevalier (Primo Europe) ; du père Emile Shoufani ; d’Yves Chevalier (Revue Sens) ; de frère Ephraïm, auteur de « Jésus, Juif pratiquant », chez Fayard.
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Je retiendrai toujours, les écrits sur l’islam et/ou sur le judaïsme, du père Etienne Richer, auteur de « Aimer Israël : pourquoi ? », chez Pneumathèque ; de mon ami feu Laurent Murawiec ; de mon amie l’historienne Bat Ye’or, auteur entre autre de « L’Europe et le spectre du Califat », chez Les Provinciales, en 2010 ; de George Weigel, biographe de Jean-Paul II et de Benoît XVI ; de Richard Neuhaus, rédacteur en chef de ‘First Things’ ; du théologien Michael Novak ; du journaliste catholique Jean-Marie Allafort ; du père Michel Remaud ; et de tant d’autres encore que je ne peux toutes et tous citer ici.
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En revanche, je ne retiendrais pas les propos – médiatiques, anachroniques et hérétiques – de ces ecclésiastiques catholiques d’Orient désorientés, dont je me demande s’ils sont, comme l’a sous-entendu Mgr Raboula Antoine Beylouni, bien formés, courageux, pieux, sages et prudents (cf. plus haut les remarques à ce sujet de Mgr Raboula Antoine Beylouni). Au regard de l’Eglise catholique et de ses 2'000 ans d’histoire, au regard de la vie éternelle, au regard de la vérité historique et géographique, le « Message final » de ces ecclésiastiques d’Orient désorientés, « Message final » approuvé en 2010 et non-révisé depuis, n’est déjà, pour moi, plus que poussière.
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Michel Garroté
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Sources :
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